Shashin-an,
2022 - en cours.Processus collaboratif ponctué d’événements.
Préfecture de Shizuoka, Japon.
Projet de recherche-création intitulé Shashin-an, initié par Fanny Terno et rejoint par Thomas Vauthier dans le cadre de leur doctorat, se déployant dans un village de la péninsule d’Izu. Chashin-an manifeste une hybridité entre trois dispositifs : la cabane de thé (chashitsu), la camera obscura et l’abri de jardin (koya).
À travers l’héritage des idéaux de la cabane de thé, il s’agit de déployer des qualités attentionnelles spécifiques, quant aux dimensions matérielle (matériaux de construction, ustensiles et service de thé donnés par les habitants), sociale (récit des participants) et environnementale. La camera obscura actualise les fondamentaux de la pratique photographique, transformant la marui mado en objectif, projetant l’image du mont Fuji, retournée, à l’échelle du mur, revisitant ce symbole archétypique.
Enfin, Chashin-an se métisse au cabanon de jardin, quant à son apparence, son emplacement - au cœur d’un potager en permaculture (shizen no ho) - ainsi que sa fonction. Cabane de trois tatamis, fabriquée à partir de matériaux (bambou, bois, terre, paille de riz) ou savoir-faire (tsuchikabe) représentatifs locaux, Chashin-an s’apparente à une entreprise de représentation du milieu, dans une perspective mésologique. L’enjeu est de produire une image du milieu (un mésographe, ou mésogramme), à travers des dispositifs technique (camera obscura), un témoignage matérialiste (matériaux et savoir-faire locaux) et documentaire (transcription de récits).