Living Yokocho
1er - 31 octobre 2023.
Sumida Mukojima EXPO, Sumida-ku, Tokyo. Fabrique de lieu, exposition, événements.
Le duo Disconoma (Fanny Terno et Thomas Vauthier) propose de revisiter le dispositif spatial du yokocho, à la lisière entre espace d’exposition et espace de vie communautaire.
Sumida Mukojima Expo a choisi comme thème pour son édition 2023 la remémoration du terrible séisme de 1923, qui a eu une profonde influence sur l’urbanisme de Tokyo et donné son identité si particulière à Kyojima. Des similitudes rapprochent les baraques, construites après le séisme et les incendies, et les nagaya de Kyojima et les yokocho, qu’on peut considérer comme les descendant des barraques (バラック建築 post-catastrophe). Ainsi, toutes ces formes d’architecture ont en commun la valorisation du recyclage, du do-it-yourself, de la personnalisation de son espace de vie, mais aussi de la précarité de ces dispositifs spatiaux - toujours soumis au risque d’être démolis et remplacés par de nouvelles constructions. De même, le quartier de Kyojima se rapproche du yokocho de par ses ruelles étroites et organiques, qui permettent le développement d’une sociabilité particulière et précieuse : des liens humains aus
Ayant été invité par Sumida Expo à investir une nagaya vacante, qui a abrité l’izakaya « Kazunoko », le duo Disconoma a décidé de retourner le bâtiment comme un gant, de renverser intérieur et extérieur : l’izakaya n’est plus contenu dans le yokocho mais abrite lui-même la ruelle étroite, qui contient à son tour plusieurs ikayaza. Comme un système d'enchâssement, de poupées russes. Et ce, dans la volonté de créer un lieu collectif et collaboratif.
En ce sens, Living Yokocho se place dans l’héritage du projet collectif Food (1971-74) mené notamment par Gordon Matta-Clark, et constitue pour Thomas une sorte d’hommage de la pratique de son oncle, 50 années plutôt, tout en permettant de dessiner un parallèle entre les deux localités de Soho et de Kyojima, qui partage beaucoup de similitudes en terme de vie artistique et communautaire.
Disconoma propose donc une installation évoquant les caractéristiques typiques du yokocho (espace restreint et intimiste, lumières tamisées et colorées, odeurs métissées, bruits de vie) en les hybridant avec des éléments représentatifs de Kyojima (nagaya, DIY, travaux permanents, shotengai, végétation informelle vivace). Si la catastrophe de 1923 a permis l’apparition de ces formes architecturales, Disconoma explore également plastiquement la catastrophe dans leur installation - dans une esthétique tout en précarité et en métamorphose.
Le local vacant sera ainsi transformé à la fois en lieu de vie, espace d’exposition, scénographie, et en sculpture - à l’échelle du bâtiment. L’espace sera donc également rythmé par de multiples événements venant animer le yokocho. Dans l’objectif de ré-insuffler de la vie dans ce lieu abandonné, comme une ode à la socialité si particulière des architectures aux ruelles étroites, héritées de la catastrophe de 1923. Ainsi sera composé un espace pour amateurs d’art mais aussi pour ceux n’ayant pas d’inclination spécifique pour les événements culturelles, dans une forme accessible et gratuite, ouverte à des interventions d’artistes et non-artistes en son sein. Ainsi, Disconoma fait fluctuer la présence de l’œuvre et de l’artiste - respectivement remplacés par un espace libre et riche de ses possibles, et une multitude de participants.
Disconoma développe ainsi un métissage entre la forme de l’atelier d’artistes, de l’izakaya/yokocho, de la base de recherche et de l’espace d’exposition. Le lieu accueillera artistes, cuisiniers et chercheurs pour des conférences, des soirées dansantes, des découvertes gustatives et des discussions de comptoir.
Sumida Mukojima Expo a choisi comme thème pour son édition 2023 la remémoration du terrible séisme de 1923, qui a eu une profonde influence sur l’urbanisme de Tokyo et donné son identité si particulière à Kyojima. Des similitudes rapprochent les baraques, construites après le séisme et les incendies, et les nagaya de Kyojima et les yokocho, qu’on peut considérer comme les descendant des barraques (バラック建築 post-catastrophe). Ainsi, toutes ces formes d’architecture ont en commun la valorisation du recyclage, du do-it-yourself, de la personnalisation de son espace de vie, mais aussi de la précarité de ces dispositifs spatiaux - toujours soumis au risque d’être démolis et remplacés par de nouvelles constructions. De même, le quartier de Kyojima se rapproche du yokocho de par ses ruelles étroites et organiques, qui permettent le développement d’une sociabilité particulière et précieuse : des liens humains aus
Ayant été invité par Sumida Expo à investir une nagaya vacante, qui a abrité l’izakaya « Kazunoko », le duo Disconoma a décidé de retourner le bâtiment comme un gant, de renverser intérieur et extérieur : l’izakaya n’est plus contenu dans le yokocho mais abrite lui-même la ruelle étroite, qui contient à son tour plusieurs ikayaza. Comme un système d'enchâssement, de poupées russes. Et ce, dans la volonté de créer un lieu collectif et collaboratif.
En ce sens, Living Yokocho se place dans l’héritage du projet collectif Food (1971-74) mené notamment par Gordon Matta-Clark, et constitue pour Thomas une sorte d’hommage de la pratique de son oncle, 50 années plutôt, tout en permettant de dessiner un parallèle entre les deux localités de Soho et de Kyojima, qui partage beaucoup de similitudes en terme de vie artistique et communautaire.
Disconoma propose donc une installation évoquant les caractéristiques typiques du yokocho (espace restreint et intimiste, lumières tamisées et colorées, odeurs métissées, bruits de vie) en les hybridant avec des éléments représentatifs de Kyojima (nagaya, DIY, travaux permanents, shotengai, végétation informelle vivace). Si la catastrophe de 1923 a permis l’apparition de ces formes architecturales, Disconoma explore également plastiquement la catastrophe dans leur installation - dans une esthétique tout en précarité et en métamorphose.
Le local vacant sera ainsi transformé à la fois en lieu de vie, espace d’exposition, scénographie, et en sculpture - à l’échelle du bâtiment. L’espace sera donc également rythmé par de multiples événements venant animer le yokocho. Dans l’objectif de ré-insuffler de la vie dans ce lieu abandonné, comme une ode à la socialité si particulière des architectures aux ruelles étroites, héritées de la catastrophe de 1923. Ainsi sera composé un espace pour amateurs d’art mais aussi pour ceux n’ayant pas d’inclination spécifique pour les événements culturelles, dans une forme accessible et gratuite, ouverte à des interventions d’artistes et non-artistes en son sein. Ainsi, Disconoma fait fluctuer la présence de l’œuvre et de l’artiste - respectivement remplacés par un espace libre et riche de ses possibles, et une multitude de participants.
Disconoma développe ainsi un métissage entre la forme de l’atelier d’artistes, de l’izakaya/yokocho, de la base de recherche et de l’espace d’exposition. Le lieu accueillera artistes, cuisiniers et chercheurs pour des conférences, des soirées dansantes, des découvertes gustatives et des discussions de comptoir.